Roule & Co déplore la décision de ne pas conserver la piste cyclable du quai Eustache Chappuis au-delà du 15 septembre. Son succès immédiat auprès des cyclistes faisait écho au besoin exprimé depuis des années de pouvoir relier en toute sécurité la rive ouest et l’agglomération d’Annecy. Cette déception est exacerbée par le caractère peu convaincant des arguments ayant motivé cette décision, ainsi que le manque de perspective et de clarté quant à la nature et à l’horizon de réalisation d’une infrastructure alternative.
La piste cyclable devant la mairie responsable des bouchons sur la rive ouest, vraiment ?
Les difficultés de circulation sur cette rive ne datent pas de la mise en place de la piste, elles augmentent depuis des décennies, particulièrement en été, et continueront de s’aggraver tant que l’offre de transport ne sera pas diversifiée.
Rappelons que la quasi-totalité de l’axe Duingt-Bonlieu est à une seule voie. L’existence d’une seconde voie sur quelques centaines de mètres ne peut pas, n’a jamais pu, augmenter miraculeusement le débit de toute la rive ouest. Cela est confirmé par les premières mesures du temps de trajet Duingt-Bonlieu, qui ont augmenté de 90 secondes seulement depuis l’ouverture de l’aménagement cyclable.
Non, la nouvelle piste cyclable n’est pas la cause de tous les maux de la mobilité en rive ouest. Au contraire, elle fait partie de la solution. Roule & Co déplore la décision de rendre la chaussée aux voitures le 15 septembre alors que le succès de la piste est indéniable : elle compte déjà plusieurs centaines de passages par heure (jusqu’à 500/heure aux heures de pointe). Il est navrant de renvoyer ces cyclistes, pied à terre, sur le trottoir du Pont de la Halle et sur le Pont des Amours, au détriment des piétons qui avaient regagné cet espace.
Une passerelle ? Aha…
Depuis 10 ans, la liaison Marquisats-Bonlieu est un des points noirs majeurs que Roule & Co signale à la mairie, avec le soutien de nombreux cyclistes. L’élargissement du Pont de la Halle ou son doublement par une passerelle ont été suggérés maintes fois, mais il nous a toujours été répondu que ce serait incompatible avec les contraintes des Architectes des bâtiments de France. Nous serions ravis d’apprendre que ce n’est plus le cas.
Une meilleure répartition de l’espace public
Il reste certain qu’il faut rééquilibrer l’utilisation de l’espace en faveur des modes de déplacement actifs et des transports en commun. Il faut permettre à un nombre croissant d’habitants de la rive ouest de laisser leur voiture au garage. La sécurisation de la pratique du vélo est un facteur clé du report modal, lui-même nécessaire pour absorber la croissance démographique autour du lac.
Nous espérons rapidement une concertation avec tous les partenaires en lien avec la mobilité pour étudier les solutions possibles et synthétiser les retours de ceux qui utilisent le vélo au quotidien.